Pauvre
uranium
Pendant
que l’OTAN bombardait le Kosovo et la Serbie, au
printemps 1999, les députés Verts européens
avaient écrit à Javier Solana, alors Secrétaire
général de l’OTAN, pour demander que soit
mis fin à l’utilisation d’armes à
uranium appauvri, susceptible de causer des problèmes de
santé aux civils et aux militaires, en plus de la
contamination de l’environnement. Aucune réponse.
Deux
ans plus tard - ironie de l’Histoire - Javier Solana est
devenu "Monsieur PESC", c’est-à-dire le
responsable de la Politique Étrangère et de
Sécurité Commune de l’Union européenne,
en charge de "reconstruire" les Balkans… Alors
que la presse européenne s’interrogeait à
pleines pages sur les morts inexpliquées chez les
militaires "vétérans" des Balkans, le
groupe Verts/ALE a obtenu de haute lutte que le scandale de
l’utilisation des armes à l’uranium appauvri
soit débattu en plénière.
Paul Lannoye,
député Écolo belge, a alors rappelé
que ce type d’uranium était un déchet de
l’industrie nucléaire, et qu’il devait en
conséquence, selon la législation européenne,
être confiné et non disséminé dans
l’environnement. Le Parlement a adopté une
résolution sévère, demandant, entre
autres, aux États membres faisant partie de l’OTAN
un moratoire sur l’utilisation de telles armes. Sur ce
point, les Verts et la gauche ont été rejoints
par quelques députés de droite, dont les
centristes français, mais lâchés par les
deux tiers des travaillistes britanniques. Les bombardements de
l’Irak par Bush et Blair, en février, sont venus
rappeler que le Royaume-Uni, même dirigé par les
"travaillistes", restait le plus fidèle allié
de l’Oncle Sam.